Black-out : l'autorité de la concurrence espagnole ouvre à son tour une enquête

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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L'autorité de la concurrence espagnole (CNMC) a annoncé mardi avoir à son tour ouvert une enquête sur la panne d'électricité géante ayant touché la péninsule ibérique le 28 avril, dont l'origine reste inconnue.

Une intervention « sur un plan différent »

"La CNMC va mener sa propre enquête en tant que régulateur indépendant", a indiqué sa présidente Cani Fernández lors d'une audition au Congrès des députés, en précisant que l'organisme public avait commencé à rassembler "toutes les informations nécessaires" sur le déroulé de la panne.

"Nous allons nous intéresser non seulement aux causes de l'incident, qui restent inconnues, mais aussi à la façon dont a été réalisée la remise en route" du système électrique, pour voir si des "erreurs spécifiques" ont pu être commises "durant ce processus", a-t-elle ajouté.

Cette enquête s'ajoute à celle lancée le 29 avril par le ministère de la Transition écologique, ainsi qu'à celle coordonnée par le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d'électricité (Entso-E) et celle ouverte par la justice espagnole sur un éventuel "sabotage informatique".

"La CNMC apporte des connaissances techniques indépendantes" et "intervient sur un plan différent des autres acteurs, quoique de manière complémentaire", a justifié face aux députés Cani Fernández, en précisant que son organisme avait "déjà envoyé des demandes de données" aux entreprises du secteur.

Selon les autorités, l'équivalent de 60% de la consommation électrique espagnole - soit 15 gigawatts - a disparu en l'espace de cinq secondes lors de la panne du 28 avril, qui a plongé l'Espagne et le Portugal dans le chaos durant de longues heures.

Toutes les pistes toujours envisagées

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette coupure, dont celle d'une cyberattaque, qui a été jugée peu crédible par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). Une défaillance du réseau générée par un excès de production d'énergie solaire a également été évoquée.

Le 28 avril, la production photovoltaïque était "élevée" mais elle n'a pas dépassé "les valeurs maximales atteintes certains jours précédents", a souligné mardi Mme Fernández, appelant à la prudence concernant la possible responsabilité des énergies renouvelables dans l'incident.

"Bien que le 28 ait été un jour de forte production d'énergie renouvelable, aucune anomalie ou particularité pouvant à elle seule expliquer l'incident n'a été observée", a insisté la responsable de la CNMC, pour qui le mix énergétique de l'Espagne était ce jour-là conforme à son niveau "habituel".

Un message martelé depuis plusieurs jours par la ministre de l'Écologie Sara Aagesen, pour qui "toutes les hypothèses" sont ouvertes. "Nous continuons à travailler" mais l'enquête va prendre du temps car il s'agit de processus "très complexes", a-t-elle dit dimanche au média en ligne El Diario.

Dans le cadre de cette enquête, des demandes d'informations ont été adressées par l'Institut national de cybersécurité (Incibe) aux entreprises énergétiques, y compris aux entreprises de petite taille, potentiellement plus vulnérables face aux cyberattaques, selon une source proche du dossier. Selon cette source, cette demande fait partie de la procédure normale, toutes les pistes devant être envisagées.

Commentaires

Serge Rochain
Nous avons plein de genies en France qui savent que les responsables sont les renouvealbles, exactement comme cela nous est arrivé le 19 décembre 1978 !
Gombaud Stéphane
Nous avons plein de promoteurs du solaire et de l'éolien ou de critiques du nucléaires qui feignent d'ignorer la différence entre onduleurs et machines tournantes. Les mêmes parlent de production en oubliant le réseau... risible.
Serge Rochain
Il y a ceux qui s'accrochent aux contrevérités distillées depuis 60 ans par le lobby nucléaire notamment les vertus de l'inertie des machines tournantes productrice d'énergie qui sont pourtant plusieurs milliers de fois inférieures à l'inertie des machines tournantes synchrones des utilisateurs du réseau pour stabiliser ce dernier, si tant est que ce niveau de régularité soit superieur à celui des oscillateurs électroniques. Cette vieille vérité désuette est devenue fausse le jour où les horloges à quartz ont détronées celles utilisant la fréquence du reseau électrique comme base de temps. De toutes les causes de black-out du passé la quasie totalité d'entre elles et notamment les plus importantes comme celle que nous avons connu en France le 19 décembre 1978, déjà citée dans un précédent commentaire, avait une defaillance du réseau comme origine, en l'occurence un sousdimentionnement d'une ligne en regard de la puissance acheminée, entre la région Lorraine productrice et la région parisienne consommatrice. Mais je ne doute pas que s'il y avait eu des éoliennes et des PPV en lorraine à cette époque le lobby nucléaire aurait accusé comme vous le faite aujourd'hui cette pseudo instabillité comme étant la cause du problème, avant même d'avoir la moindre information sur le sujet.
Gombaud Stéphane
En lisant deux lignes, vous savez que je soutiens le lobby pro-nucléaire. Bravo. En vous lisant j'ai surtout des interrogations à votre égard... Vous faites de l'ironie. Vous aimez l'histoire et les horloges à quartz. Vous semblez un très grand connaisseur au sujet des blacks-out, vous avez une certitude quant à, je vous cite, "la pseudo instabillité" des réseaux électriques alimentés en énergies solaires et éoliennes, et la stabilité des réseaux par les machines tournantes synchrones qui est "une vieille vérité désuette". Je me demande bien où vous avez appris tout cela. Beaucoup moins callé et bardé de certitudes que vous j'ai lu, parmi d'autres analyses, cela : "La France, en revanche, a fait preuve d’une résilience remarquable. Les interconnexions transfrontalières ont absorbé le choc initial. Des protections automatiques ont rapidement isolé la zone touchée au sud-ouest, et RTE, le gestionnaire du réseau français, a restauré la stabilité en quelques minutes. Cette robustesse repose sur quatre éléments clés : une forte inertie du système grâce au parc nucléaire, qui amortit naturellement les écarts de fréquence ; un mix énergétique plus équilibré géographiquement ; des réserves tournantes suffisantes pour injecter rapidement de l’énergie en cas de déficit ; et des interconnexions solides avec les pays voisins, permettant des échanges d’énergie rapides. Mais cet incident ne doit pas être vu comme une anomalie isolée. C’est un signal faible d’un changement systémique plus large : la transition d’un modèle centralisé, inertiel et prévisible vers un système plus distribué, réactif et géré numériquement – un système beaucoup plus sensible aux dynamiques locales." suivi de cela "À mesure que les renouvelables se développent, elles seront de plus en plus présentes à proximité des points de déséquilibre – non comme un risque, mais comme un réservoir de flexibilité. À condition qu’on leur permette de rester connectées, de soutenir la fréquence et de contribuer à la stabilisation. Aujourd’hui, ces générateurs numériques sont encore programmés pour se déconnecter alors qu’ils pourraient aider à maintenir l’équilibre du système. Le problème n’est pas leur présence – c’est notre incapacité à les traiter comme des acteurs actifs de la fiabilité du réseau. Il est temps d’équiper les technologies du XXIe siècle avec une logique de contrôle du XXIe siècle." L'auteur ? La source ? Je vous laisse le découvrir. Sur le même site, dans un autre article, on apprend d'un consultat novégien, Andrea Mansoldo, que le réseau italien Terna fait tourner 28 condenseurs (compensateurs?) synchrones. Chez Techna on doit être resté à l'ère d'avant les oscillateurs électroniques... Qu'en pensez-vous ? Et si vous le désirez, j'aimerais bien savoir à partir de votre si vaste savoir combien de millions d'euros nous allons devoir dépenser et donc payer via notre facture d'électricité pour renforcer notre réseau et réaliser cette "logique de contrôle du XXie siècle" qui semble nécessaire (un ordre de grandeur me suffirait)... merci pour vos lumières.
Serge Rochain
"Cette robustesse repose sur quatre éléments clés : une forte inertie du système grâce au parc nucléaire, qui amortit naturellement les écarts de fréquence ; un mix énergétique plus équilibré géographiquement ; des réserves tournantes suffisantes pour injecter rapidement de l’énergie en cas de déficit ; et des interconnexions solides avec les pays voisins, permettant des échanges d’énergie rapides." Ben, voilà où ça pèche, vous n'avez pas de certitude, mais le lobby nucléaire vous en fabrique ! Le parc nucléaire pétri de vertus, amortisseur, équilibré géographiquement, réserves tournantes suffisantes, injection rapide d'énergie en cas de déficit, et des interconnexions solides permettant des échanges rapides ... voilà ce que vous a soufflé le lobby nucléaire, et sans esprit critique vous l’avez avalé sans même vérifier ce que, pourtant, vous pouviez vérifier Exactement le contraire de ce que l'on observe : En cas de problème chez nos voisin, l'amortissement consiste en premier lieu à s'isoler de cette partie du réseau qui n'est pas une prérogative du nucléaire mais du réseau lui-même, équilibré géographiquement ? Seulement 13 centrales nucléaires pour l'ensemble du pays donc toujours éloignées de plusieurs centaines de Km des lieux de consommation alors que les parcs éoliens et solaires sont clairsemés sur tous le territoire comme le sont les consommateurs de l'électricité produite localement en premier lieu ce qui permet à terme d'avoir un système nationalement peu chargé et bien plus résiliant (la chute ou la rupture d'un câble d'acheminement aura toujours des effets très limités ne provoquant aucun appel de puissance massif des autres source proches de remplacement, contrairement à ce qui s'est produit en France le 19 décembre 1978 où la lorraine fortement productrice et alimentant Paris par une ligne THT a disjonctée redirigeant les appel de puissance parisien d'abord vers la centrale la plus proche incapable de fournir plus que sa propre puissance et disjonctant sous la puissance de la charge appelée, puis...ce fut l'effet domino et 4 heures dans le noir dans une cage d'ascenseur dans une tour de le Défense, je peux vous dire que c'est très long ! Non, le nucléaire est certainement la pire des solutions car la puissance qui chute en cas de problème est infiniment supérieure à celle de n'importe quel parc éolien ou solaire, et l'effet qui en résulte à la hauteur correspondante. Le nucléaire ne nous met pas à l'abri, bien au contraire lorsqu'il s'agit d'une faille dans le réseau. Quant aux réserves tournantes assurant l'inertie du réseau, si tant est qu'il présenterait un avantage sur les oscillateurs électroniques qui, alimentés sur batteries continuent à fournir la phase pilote même après la chute des unités de production car ils n'ont pas besoin d'elles pour se créer, les 57 masselottes des 57 alternateurs animés par les chaudières à vapeur que sont les réacteurs nucléaires ne pèsent absolument rien face aux plus de 150 millions de moteurs synchrones utilisés dans le circuit consommateur (réfrigérateurs, congélateurs, lave-linge, PAC, systèmes de ventilations, sèche-cheveux.... perceuses électriques....pompes...)auxquels s'ajoutent des centaines de milliers de machines tournantes animés par des moteurs synchrones de l'industrie. Pour ce qui est de l'injection rapide en cas de déficit de puissance, l'inertie des réacteurs, pour autant qu'il ne soient pas à leur puissance nominale, c'est-à-dire leur état normal de fonctionnement, mettront bien plus de temps à fournir la puissance demandée que ne le feront les autres producteurs d'électricité notamment l'hydraulique sans qui le nucléaire n'aurait jamais pu se présenter comme une solution décartonnée car devant en permanence faire appel à des moyens rapides de réaction aux variations de la consommation. De plus la réalité c'est qu'un réacteur n'est pas à sa puissance maximale que lorsqu'il est en phase transitoire entre la baisse de puissance dans le but d'un arrêt pour maintenance ou rechargement de combustible ou arrêt saisonnier (pour l'été) ce qui fait qu'il ne serait que rarement disponible pour répondre à une demande imprévue, contrairement aux autres sources, notamment renouvelables qui sont les plus rapides en réactivité. Enfin à propos des interconnexions avec les pays voisins, c'est précisément les renouvelables variables éoliens et solaires qui en font usage, car comme vous pouvez le voir tous les jours c’est l’éolien et surtout le solaire qui assurent la capacité de suivi de charge de l’exportation particulierement erratique vers nos voisins. Ces derniers cessent d’importer ou importent sur des délais très courts de quelques minutes, des puissances correspondant à la production de plusieurs réacteurs nucléaires, couramment de 2 à 6 GW, ce qui déstabiliserait le réseau si RTE ne réagissait pas immédiatement en déconnectant ou reconnectant un nombre de parcs suffisant pour rendre l’égalité consommation incluant l’exportation avec la production, comme vous pouvez le voir tous les jours en milieu de journée… Vous n’avez peut être lu que deux lignes pour croire à la fugacité frivole de ce que vous appelez mes certitudes mais pour moi, c’est plus de 10 années d’analyse de sources qui ne sont pas des opinions mais des sources officielles INSEE, ADEME, des organismes étatiques (Eurostat par exemple), celle des acteurs de l’énergie (ECOMIX de RTE par exemple), internationaux (Institut Fraunaufer, par exemple) …. Un long travail de recherche et de dépouillement, qui se traduisent dans ces deux lignes qui ne sont pourtant qu’un léger parfum de cette vérité si mal menée par les lobbys d’intérêts. De fait, je n’ai aucun intérêt à défendre une opinion ou une autre, d’ailleurs je n’ai pas d’opinion, mais des conclusions faites sur des observations de la réalité. Vous voyez, je n'irai moi non plus pas plus loin que ces deux lignes de votre message, car je n'ai pas envie d'écrire un second livre sur le sujet : Une histoire de la conquête de l'énergie jusqu'au XXIe siècle, La France à la croisée des chemins paru aux Editions Complicités Bonne journée Monsieur Gombaud

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