- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le groupe électricien français EDF a avancé à lundi au lieu de mercredi le début de possibles restrictions de production dans son parc nucléaire, notamment sur le site de sa centrale du Bugey (Ain), à cause du possible impact des températures élevées sur le fleuve Rhône.
"En raison des prévisions de températures élevées du Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le parc de production nucléaire d'EDF à partir du lundi 23 juin, et plus particulièrement le site de Bugey", a indiqué samedi EDF dans un message d'information.
Ces prévisions seront affinées à "J-1", a précisé EDF. La vigilance orange "canicule" de Météo-France est en vigueur dans 16 départements depuis vendredi midi.
La canicule a culminé samedi en France, touchée par une vague de chaleur précoce, qui a poussé l'organisme Météo-France à décréter la vigilance orange à partir de vendredi midi dans 16 départements, majoritairement dans l'ouest de la France. Un retour très progressif à la fraîcheur est attendu par l'ouest dans la soirée.
L'activité des centrales, qui pompent l'eau des rivières adjacentes (ou en mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude, est encadrée par des seuils d'échauffement et de débit de ces cours d'eau à ne pas dépasser. Ces seuils sont propres à chaque centrale et visent à protéger la faune et la flore.
EDF avait prévenu jeudi que des restrictions pourraient intervenir à partir de mercredi avant d'avancer cette date de deux jours.
Depuis plusieurs années, dans un contexte de réchauffement climatique, les sécheresses et canicules conduisent EDF, parfois dès juin, à ajuster sa production pour respecter ces limites de rejets thermiques.
Si les pertes sont relativement faibles, la puissance disponible mobilisable peut être amoindrie de manière importante lors d'épisodes de fortes chaleurs, selon un rapport de la Cour des comptes de 2023 sur l'adaptation au changement climatique du parc nucléaire.
Selon le groupe, depuis 2000, les pertes de production nucléaire pour des causes environnementales (température élevée et faible débit des fleuves) ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc nucléaire.
Lors de la canicule de 2003, les pertes de production avaient atteint 1,43% de la production nucléaire annuelle d'EDF. Les indisponibilités simultanées avaient atteint plus de 6 GW, soit près de 10% de la capacité nucléaire installée, selon le rapport de la Cour des comptes.