- Connaissance des Énergies avec AFP
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Trois réseaux de transport de gaz en Espagne et en France ont annoncé jeudi la création d'une société commune franco-espagnole, BarMar, qui pilotera la construction du futur pipeline maritime devant acheminer de l'hydrogène entre Barcelone et Marseille.
Un actionnariat 50% français, 50% espagnol
Cette infrastructure s'inscrira dans le cadre du projet européen plus vaste H2Med, visant à relier les réseaux d'hydrogène de la péninsule ibérique à l'Allemagne et au nord-ouest de l'Europe "pour approvisionner le continent en hydrogène vert abordable", précise H2Med sur son site internet.
L'actionnariat de BarMar est à 50% espagnol (EIH-Enagas, le gestionnaire du système gazier espagnol) et à 50% français, avec 33,3% pour NaTran (ex-GRTGaz) qui gère les infrastructures de gaz sur l'essentiel du territoire français, et 16,7% pour Teréga, le gestionnaire du réseau gazier du sud-ouest de la France, indiquent les trois signataires dans un communiqué commun.
La nouvelle société sera basée en France, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et sera dirigée par Francisco Pablo de la Flor, issu d'Enagas.
Le projet d'hydrogénoduc entre le sud et le nord de l'Europe, cher au cœur des Allemands pour accélérer la décarbonation de leur industrie lourde fortement émettrice de CO2, prévoit au total 650 kilomètres de canalisations, pour une capacité de transport de 2 millions de tonnes d'hydrogène par an. La date de mise en service visée est le "début des années 2030".
Un pipeline maritime de 400 km
Le BarMar en est une des pièces maitresses, un pipeline maritime de 400 kilomètres à une profondeur allant jusqu'à 120 mètres, et dont le budget estimé est de 2,1 milliards d'euros.
Son développement est financé à 50% par des fonds européens qui couvrent également un autre projet de pipeline d'hydrogène, CelZa, de 248 kilomètres, qui doit relier l'Espagne et le Portugal, entre Celorico da Beira au Portugal et Zamora en Espagne.
La France, l'Espagne et le Portugal avaient décidé le 20 octobre 2022 d'accélérer le développement des interconnexions énergétiques entre les trois pays en créant un corridor pour le transport de l'hydrogène. Cette infrastructure est "vitale pour l'Europe", a souligné le PDG d'Enagaz, Arturo Gonzalo, cité dans le communiqué.
La nouvelle société "concrétise la coopération transfrontalière dans le développement d'infrastructures énergétiques stratégiques pour décarboner nos industries", a ajouté Sandrine Meunier, directrice générale de NaTran. Elle "ancre H2med au cœur de la souveraineté énergétique de l'Europe et permet d'atteindre les objectifs de neutralité carbone", a relevé Carolle Foissaud, PDG de Teréga.