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Une nouvelle explosion a été signalée lundi soir dans le dépôt pétrolier de Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement soudanais, en raison de la propagation d'un incendie déclenché plus tôt dans la journée par une attaque de drone des paramilitaires, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental.
"L'explosion survenue ce soir est due à l'embrasement de l'un des réservoirs, provoqué par la propagation de l'incendie", a précisé ce responsable sous couvert d'anonymat, ajoutant que le gouvernement avait demandé l'aide de l'Arabie saoudite pour l'envoi d'un avion de lutte contre les incendies.
Sur place, un correspondant de l'AFP a rapporté que "le ciel entier est devenu rouge" après une nouvelle détonation survenue en fin de journée a été observée par des témoins.
Le principal dépôt pétrolier du Soudan avait pris feu lundi matin, selon le ministère de l'Energie, après une attaque de drone des paramilitaires, en guerre contre l'armée depuis avril 2023.
Le Soudan est en proie depuis avril 2023 à une lutte pour le pouvoir entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Plus tôt, le ministère de l'Énergie avait condamné dans un communiqué une "attaque terroriste" ayant visé "le plus grand site de stockage de carburant de la région", dans l'est du pays, s'inquiétant d'une "possible catastrophe dans la zone".
Aucune victime n'a été signalée après cette frappe attribuée par le ministère à "la milice" des FSR.
Dimanche, les paramilitaires avaient pour la première fois mené une attaque de drone sur l'aéroport de Port-Soudan provoquant la suspension temporaire des vols.
Lundi, des correspondants de l'AFP ont vu une épaisse fumée noire s'élever durant des heures au-dessus de la ville portuaire située sur la mer Rouge. Selon le communiqué du ministère de l'Energie, le feu s'est propagé à des réservoirs voisins.
Les FSR, qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois recourent de plus en plus aux drones pour frapper en profondeur dans les zones contrôlées par les troupes du général al-Burhane.
L'armée, chassée de Khartoum par les FSR au début de la guerre, s'était repliée vers l'est et avait transféré le siège du gouvernement à Port-Soudan, qui abrite également des agences de l'ONU et des centaines de milliers de déplacés. Fin mars, Khartoum a été repris aux paramilitaires.
La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions d'habitants et plongé certaines régions dans la famine, provoquant "la pire catastrophe humanitaire" au monde, selon l'ONU.
