Le pétrole patiente avant la décision de l'Opep+

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont légèrement reculé vendredi, à l'approche de la décision sur le quota de production pour juillet de huit membres de l'Opep+, qui pourrait provoquer un retour de barils sur le marché plus important qu'anticipé jusqu'alors.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, a perdu 0,39% à 63,90 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a lâché 0,25% à 60,79 dollars.

Le marché s'attendait à ce que Ryad, Moscou, et les six autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), qui se réunissent samedi, augmentent de 411.000 barils quotidiens leur production en juillet.

Mais le cartel "envisage de renforcer davantage ses augmentations de production en discutant d'une éventuelle hausse" plus importante encore que ces estimations, selon l'agence Bloomberg qui cite des sources proches du dossier.

"L'Arabie Saoudite est en colère contre le Kazakhstan, qui a produit 300.000 barils par jour de plus que son quota", souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

En ouvrant les vannes, Ryad, dont la voix compte le plus au sein de l'Opep+, mettrait en fait la pression sur les membres dépassant leurs quotas, en faisant par cette stratégie chuter les prix et donc fondre leurs profits.

D'autres raisons sont également évoquées pour expliquer cette hausse importante de la production, comme une demande de pétrole "qui augmente fortement en été au Moyen-Orient", rappelle M. Schieldrop, ou encore la pression mise par Donald Trump sur l'Opep en janvier afin de faire baisser les cours du pétrole pour lutter contre l'inflation.

Malgré ces craintes, le prix du pétrole n'est pas en nette baisse vendredi, "soutenu par des facteurs géopolitiques", relève Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

L'analyste cite, entre autres, la suspension des opérations d'extraction au Venezuela de Chevron en raison de l'expiration de la licence d'exploitation accordée par le gouvernement américain.

Et en début de semaine, Donald Trump a une nouvelle fois laissé éclater sa frustration envers Vladimir Poutine, l'accusant de "jouer avec le feu".

"À la lumière de ces développements, un assouplissement rapide des sanctions énergétiques, qui semblait encore possible il y a quelques semaines, est désormais difficilement envisageable", estime Thu Lan Nguyen.

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